Marlène déconne

A tous les étages ça dégaze
Ca suinte ça fuite au paradise.
Près des rails les bonbonnes ronronnent.
Marlène n’en a cure ; elle déconne.

A tous les étages ça dégaze
Ca prend l’eau, grouille de métastases.
Dans la soute les tic tac raisonnent.
Mais Marlène s’en fout ; elle déconne.

Elle n’est pas un ange tombé du ciel
Son dos meurtri ne porte pas d’ailes
Et si sa peau a le goût de miel
Ses mots sont moins d’amour que de fiel.

A tous les étages des Pégase
Et des Icare tombent et s’embrasent
Dans un ciel carmin qui détonne.
Marlène s’en balance ; elle déconne.

Au dernier étage c’est l’extase
On sort sa queue en toute occase
Comme sortait son flingue Al Capone.
Marlène s’en branle ; c’est pas un homme.

Elle n’est pas un ange tombé du ciel
Son dos meurtri ne porte pas d’ailes
Et si sa peau a le goût de miel
Ses mots sont moins d’amour que de fiel.

Au-dessus des étages, l’oukase
Plane. Le monde attend qu’on l’arase,
Qu’on déboulonne cette Babylone.
Marlène chantonne, Marlène déconne.

Elle n’est pas un ange tombé du ciel
Son dos meurtri ne porte pas d’ailes
Et si sa peau a le goût de miel
Ses mots sont moins d’amour que de fiel.

Deus ex machina fantasmé ?
Antéchrist mille fois plébiscité ?
En attendant l’heure, Marlène déconne
En éclatant des bulles de chewing gum.