Pascale

Je me plonge dans tes yeux
Comme dans les mers les plus troublantes,
M'abandonnant au bleu
Immense de ces charmeuses qui chantent.
Je découvre à tes lèvres
Passionnées une déferlante
Qui dans l'oubli enlève
Le amours de mes ex-amantes.

Des épaules à tes reins,
Guidé par une douceur exquise,
Je laisse glissé mes mains
Et faire le lit de nos prémices.
De ton cou à tes seins
Embaumés de suave parfum,
Tous mes esprits tu grises,
Et je brûle pour toi, belle marquise.

Je trahis tous mes saints
Et tu te donnes entre les mains
D'Eros. Alors oui ! J'ose
Déchaîner nos libertés roses.
Ma bouche, mes mains s'empressent,
Offrant, sans retenue, ma tendresse
A ton corps qui frémit,
Généreux de ses fruits permis.

Des chevilles à tes cuisses,
Gardiennes du jardin des délices,
Du bout des doigts, j'esquisse
Le plus ardent de nos désirs.
Puis ma langue, au calice
Du plus intime de tes plaisirs,
Tire un premier soupir
De ce corps que j'aime à mourir.

Dans la fougue de ma flamme,
Je me glisse jusqu'aux profondeurs
Abyssales, où ton âme,
Marquée du baiser de l'amor,
Épouse dans un feu
D'artifice d'un rouge majestueux
Le grand bouquet final
Où je te rejoins, toi, Pascale.

Sylvan M. - 04.1992