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L'eau claire des fontaines

Entre deux eaux, entre le paradis fossilisé de l’Amérique des 60’s que B.B. ne cessera de mélancoliser et l’enfer soiffard et finalement réconfortant d’un messie catastrophe qui prophétisera la dernière heure du jour jusqu’au dernier titre du pourtant festif album Pourquoi Tu Pleures, B.B. n’aura de cesse de chanter le médiocre purgatoire de la chambre d’ami. Chanson best off à elle seule, cette eau claire, qui charrie des nappes confuses de violons R.Kyennes que vient souiller la marche métallique et inéluctable des chars Abrams, consacre d’une voix rocailleuse et résonnante le fatalisme qui aura marqué toute l’œuvre du négative rebel. Comme il changea le vert providentiel en fée verte et le grand flambeau en soleil jaune pisse, B.B. voue aux gémonies l’eau, sacrée, lustrale et baptismale et en fait l’ultime dissolvant universel de ce qu’il pouvait encore rester d’espoir, abandonnant l’homme à son déterminisme, grandiloquent et définitif.
Prisme d’où procèdent les couleurs uriques qui colorent les cieux biolayens depuis que l’Amérique fantasmée fut engloutie, cette envoûtante, sombre et belle eau claire languide qui couronne dix années d’une impressionnante production pourrait, à la lueur du 15 septembre, n’être plus qu’une flaque caduque sous la commode bleue de l’entrée dont les tiroirs recèlent le rose, le bleu et le jaune à venir et dont B.B. ne savait que faire dans l’étonnant Reviens mon amour.

 

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