15 septembre

Pour la première fois, celui qui finissait exsangue ou qui, moribond, fustigeait le monde de la sentencieuse antienne de Billy Bob (Négatif), celui qui se condamnait à l’oubli (A l’Origine), celui qui ne « marche plus » vers la quête du soleil mais « avance » vers le sombre opportunisme nihiliste d’un grand désenchanté (Trash Yéyé) laisse enfin entrevoir un filet de lumière du soleil.

Parce que le 15 septembre
L’hirondelle n’est pas repartie
Parce que le 15 septembre
Le mauve a remplacé le ciel gris

Parce que le 15 septembre
Dans le noir s’est révélé le bleu
Parce que le 15 septembre
L’abîme d’avant n’est plus qu’un creux

Parce que le 15 septembre
Le passé n’est plus ce qui l’émeut
Parce que le 15 septembre
La rupture est désormais son vœu

Parce que le 15 septembre
Ce n’est pas le terme de l’été
Parce que le 15 septembre
La superbe a repointé son nez
Tout peut maintenant recommencer

Ainsi se relève l’insoumis sur le rythme cadencé d’une marche musicale pour battre l’arène d’un pas décidé, lavé d’une imprudence désormais expiée. Ainsi ferme B.B. – qui a fait le deuil d’un obscur passé – le cercle d’une épique odyssée là où il l’a commencé, tout en esquissant la tangente d’un jour neuf dans « la superbe » dernière exhalaison du chanteur - dont on entend le sourire -, un chanteur qui semble enfin avoir entendu le Verbe de Bashung : « Tu l’auras ta belle gueule. Tu l’auras ta superbe »1.

 1. Tel, A. Bashung

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