Brandt rhapsodie

Entre cuisine et dépendances, B.B. rumine une variante de Clara et Moi sur le fredon routinier de l’électroménager et le désaccord rhapsodique des vers et de la prose.
L’histoire commence par les mots ardents d’un commandement amoureux singulier. « Post-him ‘Il faut qu’on se revoie’ », ordonne Vénus à la Belle qui épingle son cœur shamallow sur la carlingue vibrante du lave-linge. « Post-her sur la porte du four des mots d’amour intimes dans des post-X porteurs de baisers à son postérieur », souffle en écho Cupidon à B.B. Ainsi l’amour s’étale en format poster, se multiplie et réchauffe les cœurs aux micro-ondes.
Elle épingl’ des post-
Him ros’ bonbon
Et lui, colle des post-
Her céladon,
Carrés blancs de post-
X en jarretelle
Et XXL post-
Ers jusqu’au ciel.
Puis Cupidon se prend les ailes dans les rouages infernaux de l’amour triangulaire au quotidien, annoncé dans un roulement appuyé de percussions électroniques et mortifères. Jetés dans la machine à délaver, les deux cœurs séparés frappent sur son tambour la musique funeste des draps bleus pâlissants. Privés d’eau de rose, les pétales des impersonnels post-it fanent sur la surface glacée et immobile du réfrigérateur.
De l’Eros (impost-
Eur ?) tomb’ les ailes
En nuée de post-
It lun’ de fiel.
Et l’histoire finit par une suite de chiffres comme pour marteler notre familière et définitive condition numérique. 

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