La superbe

Dès le premier titre de ce double album, B.B. confirme la grande désillusion que reflétait T.Y. et n’augure pas un ciel plus clément pour notre dandy-rebelle quant à ses nouvelles aventures. Il annonce d’emblée le ton : nos yeux n’iront pas plus loin que le ciel d’un plafond décrépi qu’on observe à l’horizontal ; ainsi retrouve-t-on encore allongé insoumis dans l’arène depuis Négatif notre Benjamin. Ce n’est pas faute d’essayer de chasser le nuage noir (quoique…) car on flâne pourtant à la recherche de la flamme singulière ; mais toujours le soleil s’enfuit comme un savon qui glisse. Et au bout du compte le peu qu’il restait encore pour seulement paraître magnifique, cette superbe, on finit par la perdre, nous condamnant alors à cet inéluctable destin houellebecquien : la redoutable vieillesse ennemie. Si Dieu existe, il est bien cruel ; alors on ne le remerciera pas, ou juste dans un rire sardonique et jaune pisse.

Pour rendre à ce plafond décrépi toute sa gravité romantique, La superbe, fait une entrée musicale solennelle. L’attaque rythmée des cordes, qui plantent une dimension tragique, est digne d’intros emphatiques telles que celles de La Chevauchée des Wlakyries ou encore du mouvement presto de l’Eté des Quatre Saisons, déjà évoquées dans T.Y : une entrée solennelle, emphatique, grandiloquente ( ?)… Superbe ( ?). Le « classique » R.K. est déjà loin et les cordes ne sont plus que la résurgence d’un lointain passé classique, le maigre tribut à la formation classique de B.B. Ces cordes sont plus pop que jamais, britpop ( ?). Cette résurgence, il en sonne le glas ( ?) en la flanquant d’une boîte à rythme hip hop. B.B. mélange les genres, classique, hip hop, pop, dans une orgie instrumentale qui mélange violons, violoncelle, synthé, boîte à rythme, piano, guitare classique ( ?), cœurs (humains ou synthétiques ?), saxophone, avec des sons raisonnants à la lisière de la saturation qui lorgnent du côté du dernier Lily Allen - que B.B. confiait d’ailleurs écouter il y a peu, un album de britpop très 80’s. 

Commentaires

  • Barbara
    On reste dieu merci à la merci d'un conifère, d'un silence inédit...
    à la merci d'un lampadaire, d'un chasse-spleen un soir d'hiver...
    Oui, quelle aventure et quelle écriture.

    Initials BB moi aussi mais le talent en moins

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