Si tu suis mon regard

Sous le voile pudique et ensorcelant d’une musique pour des pieds insouciants que J-J. Goldman aurait pu écrire, B.B. détourne le miroir de son âme. « Utilisons nos regards pour comprendre et savoir », comme le chantait  justement Goldman (Nous ne nous parlerons pas). Regardons ses maux dans le reflet de ses nuits vert trouble et nous saurons le fardeau de son accablante solitude. Regardons ses mots dans le reflet d’un rêve familier et nous comprendrons l’espérance irrépressible d’une flamme singulière. En écho au criant Padam, lui-même écho de l’expiatoire Regarder la lumière, B.B. livre ses plaies aux regards impudiques… 

Comme les anneaux de Saturne
Ma musique encercle les bosses
Et bleus des avaries nocturnes
Des sirènes de l’Achéloos.

Si tu suis mon regard, alors
Les sirènes s’en retourneront ;
Mes mots seront vifs comme l’or.
Entre Gomorrhe et l’Achéron

Tu me verras minable et seul
En mes errances dionysiaques,
Dans les oripeaux du linceul
Blanc d’un amour paradisiaque.

Les maux de mes nuits saturniennes
Ombragent l’amour singulière
Que j’espère un jour familière,
Comme a dit en songe Verlaine. 

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