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  • L'âme à l'envers

    « Les sensibles ont l’âme à l’envers »,
    Les fusibles, la flamme au revers.
    Ton ciel a le feu des enfers,
    Pour fantasme apaisant, la mer.

    Le soleil, déclinant Cerbère,
    Bientôt éteindra sa lumière ;
    Se confondront moutons aér-
    Iens avec l’écume de la mer.

    (D'après une photo de Charlotte Erdna postée le 16.06.20 sur FB)
    Sylvan M - 16.06.20

  • Y'a des questions que j'me pose (5)

    Dans le monde du travail, le jo-
    Li mot de collègue sera-t-il é-
    Vincé par celui de collabo-
    Rateur ? Qui a le droit d'affirmer
    Qui est terroriste ou résistant ?
    Propagandiste ou bien journaliste :
    Qui pourra dire si c'est différent ?
    Historien ou bien révisionniste :
    À qui donc appartient la sentence ?
    Qui, du cowboy ou de l'indien, est
    Méchant, à Hollywood, à Sundance ?
    Toi, Little Big Man, est-ce que tu sais ?

    Sylvan M. - 02.07.20

  • Y'a des questions que j'me pose (4)

    Un matin, on vous ordonne « Stay home ! »
    Et « Danssez au bal masqué ! », puis pas.
    Et demain, le port d’une étoile jaune ?
    Ou bien de marcher au pas de l’oie ?
    Quand dira-t-on, comme d’un noir comique
    Calomnié : « Sylvan, antisémite ! » ?
    Quand mordrai-je l’arène des jeux du cirque
    Sous les bêlements des BFMistes ?
    Qui dira que mon chien a la rage ?
    Quand Raoult sera-t-il « suicidé »
    Ou « accidenté » dans un virage ?
    Le scepticisme est-il prohibé ?

    Sylvan M. - 26.06.20

  • Y'a des questions que j'me pose (3)

    S’enduire de gel hydroalcoolique
    Ou partouzer avec sa voisine ?
    Céder à la terreur médiatique
    Ou feuilleter Mein Kampf en Palestine ?
    Déclamer Déserteur de Renaud
    Ou louer la Pax Americana ?
    Lire Tous Les Diamants Du Ciel (Claro)
    Ou Si Les Ricains N’Etaient pas Là ?
    Continuer à faire baver son Bic
    À écrire des conneries sur son zinc
    Bien peinard, faux rebelle héroïque
    Ou bien troquer sa plume pour un flingue ?

    Sylvan M. - 07.03.20

  • Y'a des questions que j'me pose (2)

    Embrasser un connard de virus
    Ou se faire un shoot de BFM ?
    Offrir onze vaccins à son fœtus
    Ou retourner chez les indigènes ?
    S'inviter chez Pavlov et son chien
    Ou vider Carrouf comme des moutons ?
    Croire au père Noël et aux martiens
    Ou bien voter pour Shaun le mouton ?
    Développer des forêts d'éoliennes
    Ou laisser pousser l'Amazonie ?
    Piller les ressources africaines
    Ou se recueillir sur Kadhafi ?

    Sylvan M. - 05.03.20

  • Y'a des questions que j'me pose (1)

    Queue troglodyte de la 69
    Ou doigt d'honneur du 49.3 ?
    Apprendre la loi avec Titeuf
    Ou faire confiance au cheval de Troie ?
    Tendre une main généreuse au pouilleux
    Ou à un ersatz de Jupiter ?
    Embrasser un ami souffreteux
    Ou liker sur un écran de verre ?
    Danser avec Sanseverino
    Ou marcher avec la république ?
    Aller à poney avec Dieudo
    Ou bien passer au tout électrique ?

    Sylvan M. - 04.03.20

  • Les Saisons Volatiles (mardi 2 avril 2019)

    • Le 04/04/2019
    • Dans BABX

    J’étais hier soir à Sotteville-lès-Rouen, au dernier spectacle de Babx. Fagoté et coiffé comme un chanteur fou, lunaire professeur tourne-disque à son piano à queue au couvercle à miroir au reflet superbe, Babx m’a encore tourné la boule. De son monde déglingué d’enfer immergé et de paradis embrasé, il nous a rapporté un îlot post-apocalyptique pour amoureux romantiques et résistants, où volent les flocons de neige, les particules fines radioactives et les éventails de danseuses chinoises.
    La soirée a commencé par la présentation du fantasmagorique Saisons Volatiles, film somme de plus de 365 jours de vidéos de danseuses chinoises s'exerçant sous la fenêtre de l'appartement parisien du chanteur, mélange de documentaire et de fiction féerique, tableau de quatre saisons lynchéennes radieuses et irradiées, un univers beau-bizarre de 37 minutes dont Babx nous a fait la primeur et qui m'a laissé émerveillé. Puis les rideaux se sont fermés sur cette étrange rêverie le temps d'un entracte aux tables du caf'conc de la jolie salle du Trianon Transatlantique.
    En deuxième partie du spectacle, seul au piano, sans ses danseuses chinoises, la scène étant trop petite pour les accueillir, Babx a envoûté pendant une heure dix des chansons de ses albums précédents, débutant par l'électrique et tendu Il orage, faisant la part belle au Cristal Automatique, nous gratifiant de l'inédit et jazzy À Dinard (que j'espère sur le prochain album), terminant par les légères et délicieuses Rimes de Nougaro.
    Le spectacle terminé, Babx, toujours accessible et généreux, est descendu vers son public pour échanger quelques mots, sur ses chansons, qui ne sont pas spécialement obsédées par l'apocalypse, même si "c'est ce qu'on nous vend tous les jours" m'avoua-t'il. Puis nous avons échangé sur la réalisation du très lynchéen Saisons Volatiles pour lequel il n'avait pas cherché à faire du Lynch, bien qu'il aime beaucoup, lui aussi, l'autre David.
    Puis j’ai quitté le moderne solitaire troubadour avec le Cristal Automatique et Ascensions dédicacés, complétant les dédicaces des trois albums précédents, ainsi qu'une photo que je n'avais osé lui demandé jusqu'ici, et j’ai repris la route vers Bayeux, hasard étrange, sous les flocons de neige, prolongeant la rêverie éveillée des Saisons Volatiles.

    Merci Monsieur Babin.

    S.M. - 03.04.19

  • Il n'y a rien là-haut.

    Il n'y a rien là haut
    Ou alors l'écho de nos cris
    S'extrayant du tréfonds du puits
    Où les maîtres incinèrent nos vies.

    Rien au bout du portable
    Que nos dix doigts tenus en laisse,
    Notre liberté qui s'affaisse
    Et un Big Brother qui confesse.

    Rien au fond des biberons
    Si ce n'est le mercure assassin
    Qui ronge le cerveau des bambins
    Au sourire benêt des caprins.

    Rien au bout de l'aiguille
    Que ces onze vaccins délétères.
    Aux récalcitrants pères et mères :
    La justice vendue et les fers !

    Et cette Révolution
    D'un dictateur en herbe qui marche :
    Monsieur propre, Omo ou bien Dash ?
    Rien que salade, scarole et mâche.

    Rien au creux de la main
    Que pilules carmin et bleutée ;
    Pas plus que l'âpre vérité,
    Pas moins que des corps enchaînés.

    Rien en ce Black Friday
    Que des meutes de chiens de Pavlov,
    Des rivières de cerveaux sur off.
    Le Lay s'esclaffe ; c'est jour de teuf !