Négatif : l'enfant rebelle
Un album marqué au fer des initiales de son génial auteur-compositeur-interprète, un rebelle exalté jurant le point levé que les gens sont tous des cons, s’enquérant de sa condition d’insoumis allongé dans l’arène : « ne suis-je qu’un sauvage qu’on réfrène ? » se demande B.B. Un album marqué de la chair et du sang d’un homme passionné, écorché, poussé par le vent sur quelques ifs, vidé de son sang, trop émotif, aimant d’un amour innocent, passionné et éternel la peau écrue et les mains douces de sa chère inconnue dont il ne sait rien, haïssant de façon aussi exclusive dans les cendres de la lettre d’une amour défunte. B.B. s’épanche tel un enfant, cherche dans ses nuits blanches des souvenirs qui subsistent, désespérément ; il sait déjà qu’il est inutile de rêver car ça ne reviendra jamais. Négatif est peut-être le testament de l’adolescence rebelle et sans concession voire de l’enfance perdue. Négatif est la fin de l’insouciance, de la fête célébrée avec le Matéo Gallion, la fin d’un rêve, le « royaume perdu » de B.B. Et lorsque l’on tente d’exhumer ce royaume perdu, c’est une ombre étrange que l’on sent planer, l’ombre d’un fumeur de gitane qui avait chanté les mêmes initiales et s’était affiché avec l’une des plus belles actrices françaises dont la fille chante aux côtés de… B.B. On pourra alors se demander si la fumée des gitanes ne cache pas une autre ombre troublante : celle du passionné et ambitieux Julien Sorel…
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