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Lyon presqu'île

Le voilà donc enfin ce bonheur que B.B. cherchait en vain.
De prairies piétinées en herbe verte amère, de jolis mois de juin en nuits vert bouteille, B.B. a cherché ailleurs à regarder la lumière. A contre courant d’un torrent tumultueux, il ne trouva en fait que la lumière électrique des strass et des facettes multiples qui font perdre la boule et vous emporte dans la quête incessante et vide de bonheurs qui s’usent.

Je conjugue mes amours
C’est comme ça, au passé simple.
Animal de basse-cour
C’est l’hydromel et l’Olympe
Que j’avais en bout de mire.
J’ai piétiné l’herbe verte
Et épousé la fée verte
Pour m’égarer dans le pire
Et ramasser à la pelle
Des carbones de presqu’Elle.

Alors que le bonheur, le vrai, ne s’use pas.
Le voilà donc ce bonheur. Et il était si près.
Il était là dans les eaux chatoyantes de la Saône et du Rhône où il suffisait de se laisser porter pour tourbillonner comme un derviche. Il était là, dans la douceur des ocres rouge et jaune des maisons du vieux Lyon. Il était là depuis toujours sous la peau des pierres antiques, à l’ombre du lierre et dans le sein familiale, écrit au ciel de la tour crayon, bien loin de cet ailleurs où dorment les sirènes. Bien avant, il était là le bonheur, inusable.

Je conjuguerai mon Amour
Chaque jour au présent simple.
Mes mains choieront les contours
De mon Eve, de ma sainte.
Je n’irai plus en aval
Ramasser des amours flous.
Je veux du soleil rital,
Marcher pieds nus dans la boue
Sur mes complexes et ma bile
Et ne plus être un presqu’Il.

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