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  • Louis-Ronan Choisy - Crocodile

    Après une première écoute sur Deezer, impression à chaud :

    LRC distord le temps, passe par un trou de verre dont les parois pleurent les larmes de Melody puis descend par le trou noir d'un bruitiste Velvet pour creuser encore en-deçà de l'underground, là d'où sourdent les drones lynchéens que produisent les reptiles troglodytiques, loin des angéliques volutes d'opium de Louis.
    De ce voyage interinferno, LRC ressort baptisé de rythmes primales entêtants pour nuits extatiques, flanqué de sensuelles et nonchalantes voix nées dans une tête de choux. Coca in the veins, ABS out of order, le crocodile ne fait qu'une bouchée de vous, fascinés que vous êtes par l'animal et ses ondoyantes sirènes. A écouter sans fin pour se consumer sans faim, oints de nuit noire ou de lumière stroboscopique.

    L'esprit lynché, j'envoie un caramail au grand chasseur Karamazov afin qu'il m'expédie un crocodile ; comme il faut se méfier de l'apparente apathie du reptile, j'attends, une cage ouverte.

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  • Loui-Ronan Choisy - Lucie Lucie (Clip réalisé par Pierre Dugowson)

    Le grand méchant Louis tout de noir vêtu ramasse à pleine main la pomme et la porte à sa bouche, exhale Bashung, ondule et rampe comme un Gene Vincent des temps modernes pendant que ses fab sexe machines four en cuir moulant serpentent lascivement ou frappe d'une baguette une peau imberbe sur un rock soft-décadent très urbain. Un univers ultra lynchéen qui j'espère cache derrière son épais rideau cramoisi un album à venir tout autant de Suggestion Maculé.

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  • Le Bleu et le Noir (suite)

    Je me rappelle que cette semaine, j’ai écouté à peine une minute (j’ai fait mon école de journalisme au [rond-] Point) du Rock Around The Bunker et suis tombé des nues déjà sombres du ciel d’origine Biolayen : Gainsbourg était donc pro-nazi !!!? Un juif !!!!! Pro-nazi !!!!!? Quand on sait que le père de celui qui n’est donc plus mon yellow man préféré depuis aujourd’hui était shérif pendant la seconde guerre, je comprends mieux.
    Et mon monde rose et bleu n’en finit plus de tourner au blanc cassé.  Hier, sur la couve de leur dernier n°, les Inrock affichent un « numéro garanti sans quenelle » dans un macaron ensoleillé. Inrockuptibles ? Mouais… bon... Incorruptibles ? Là j’ai de très sérieux doutes. Inrockuptibles ? Tout compte fait et après lecture saucissonnée (ben ouais j’ai fait mon école de journalisme au Point [à pitres ?]) de l’interview express de Kaaris , j’ai appris que le rappeur aimait beaucoup Wong Kar-wai ( ?!), que In The Mood For Love était un de ses films préférés ( ?!!) et qu’il aimait regarder Ce soir ou jamais ( ?!!!). Comment les Inrocks peuvent-ils déclarer « nouvel homme fort du hip-hop français » ce Frédéric François du rap ? Kaaris va donc pouvoir aller s’asseoir sur le ban des chanteurs pour midinettes à coté de B.B.
    « 2014 année Fauve », affiche également l’hebdo corruptible. Année des fauves, prêts à défendre la soi-disant Liberté, certainement.
    Il y a très longtemps, j’écrivais :
    « Tout petit, monsieur Clown tomba dans le chaudron de la liberté ; pas ces prêt-à-cuisiner l'homme, pas ces fils de pub' que sont les libertés céphalopodes ou autres droits tentaculaires, cette pléthore de franchises sournoises que Pandore garde dans les tiroirs gigognes - déjà encombrés de droits individuels atomisant - de la sombre armoire monolithique du libéralisme totalitaire. Non. Son amour de l'indépendance ne se proclame pas non plus l'adversaire farouche d'un déterminisme, pourvu qu'il ne soit pas celui d'une foire aux immortels bilalienne mais plutôt le destin qu'une main bienveillante vous donnerait à accomplir, une main d'artiste obsédé par l'accomplissement d'un amour universel », cet amour que Dieudonné a justement prôné chez Taddeï. Mais Ce soir ou jamais, ça passe trop tard pour être écouté. Et puis entre nous, qui peut trouver Taddéï intéressant à part les rappeurs pour midinettes ?
    Aujourd’hui, le fil barbelé d’azur a ligoté celui qu’il désigne comme la bête noire.
    Mais à quand le rouge ?

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  • Le Bleu et le Noir (suite)

    Le 7 janvier, le Point.fr propose deux extraits de moins d'une minute du spectacle de Dieudonné : je trouve ça un peu facile. Tiens, moi je vais saucissonner A l'origine et puis je vais dire que B.B. est un chanteur de rap ou je vais saucissonner La Superbe et je vais dire que B.B. n'est plus mon idole et que c'est un chanteur pour midinettes.
    Tant d'acharnement, que cela peut-il bien cacher ? Je ne sais pas pourquoi je pense à Coluche. Peut-être parce qu'il n'y a pas que chez les camions qu'il y a des putains.
    Tiens, je viens de penser à un nouveau saucissonnage (ou une nouvelle saucissonnade) : une photo de B.B. sur scène portant la main à son coeur sur laquelle on passerait un extrait de moins d'une minute de sa Merco Benz version Sarko/Rachida Benz.... !? Quoi !!? Mais qu'est-ce que je m'apercois-je tout en divaguant : B.B. faisait donc lui aussi des quenelles au système Sarko !!!?


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  • Etienne Daho et Les chansons de l'innocence retrouvée

    J'ai acheté le double CD à la photo censurée samedi dernier ; ils tournent dans mon autoradio et il vont tourner longtemps, longtemps comme peut tourner B.B. : c'est dire si E.D. a fait un immense disque de pop.
    Mais avant de parler ouïe - avec un grand Ouiii!!! -, je veux parler vue et toucher, je veux parler du voyage sensuel que j'ai fait en tapis persan volant, avant d'avoir été charmé par les sonorités orientales qui vagabondent sur la galette de Sarrasin numérique.

    La pochette de l’édition Deluxe est un bien bel objet. Quand on a déshabillé de son mince plastique transparent et de son sticker censeur le mannequin qui pose près de l'éternel jeune pop singer, on découvre un double étui au design de pochette double vinyle. La pochette est en carton épais avec en première de couve la photo de la Vénus à la chevelure d’ébène et du pop singer tombé de l’Eden. La photo est en noir et blanc, ou plutôt entre gris clair et gris foncé. En troisième de couve, E.D. survole en quelques mots l’aventure onirique de l’innocence retrouvée.
    A l'intérieur du premier étui, on trouve un CD rose pâle et, non pas un livret, mais, comme pour l’album Vengeance de B.B., une feuille à déplier avec au verso les textes et les crédits et, au recto, au format poster, la photo de la couve où les filles pourront mieux profiter de l'ancre sur la poitrine d'E.D. et les garçons de l'absence de sticker sur la poitrine de la Vénus.

    Le deuxième étui renferme 6 titres bonus sur un deuxième CD rose cochon - mais qui n'a certainement rien à voir avec la Vénus.
    Ces couleurs, gris et rose, m'ont rappelé un poème écrit il y a très longtemps et sur lequel j'ai mis également deux stickers :

    Déshabillée de rose et gris,
    Il y a des regards qu'elle ose.
    Son sourire dont je suis épris,
    De ma perte sera la cause

    Déshabillée de gris, elle me
    Dévoile, dans un geste gracieux,
    Ses arabesques satinées
    Sous une lumière bleue tamisée.

    Déshabillée de gris et rose,
    De ses caresses elle m'a grisé,
    ... Je l'ai saoulée de ma prose
    Et de mes lèvres prisées.

    Déshabillée de rose, exquise,
    Ses désirs sensuels, délicieuse
    ..., sur mon corps elle épuise
    Heureuse de nos nuits licencieuses.

    Les quelques mots écrits par E.D. en troisième de couve sont autant de caresses, de dentelles, de satins, d'écume, de brumes cotonneuses, de volutes de part des anges qu’ils ont peut-être vagabondé en tapis persan volant eux aussi.

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  • Christophe intime tour

    29.10.2013, 19h15, Caen, Eglise St Nicolas, bas-côté nord, entrée du transept, debout sur la plinthe de la  colonne, au-dessus de la foule assise, irradié par les lumières qui inondent le cœur, perdu au paradis, je me surprends à sourire aux anges. Pendant 2h15, seul au synthé, au piano, à la guitare classique ou électrique, Christophe Bevilacqua porte l’étoffe de Véga et éclaire d’un jour nouveau près d’un demi-siècle de chansons, des Marionnettes à Parle-lui de moi. Si ce soir j’ai pu avoir l’impression que la terre penchait, c’est que la petite fille du troisième a fait chavirer mon cœur de petit gars de tant de love, love, love ! Si noire fut la couleur des mots bleus de la señorita, ils flamboyèrent aussi dans ma testa rosa. Alors si ce soir La 5 rediffusait La Strada, Christophe a pris le temps de vivre pour son public – conquis - et lui payer une belle tranche de dolce vita. Pour tout ça : merci Christophe d’être venu !

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  • La Bombe Bandini !

    N°916 des Inrocks (19-25 juin 2013), je lis l’article sur John Fante, écrivain italo-américain né en 1909, auteur inconnu pour moi. Premier titre cité d’une œuvre jugée hors du commun par l’hebdo : Demande à la poussière (!!!). Le titre fait tilt dans mon cerveau délavé, cannibalisé, conditionné et rebaptisé à l’eau clair des fontaines de B.B. : « Vas y demande à la poussière » disait B.B. dans le diablement danceflooresque Qu’est-ce que ça peut faire. Par curiosité pour les losers magnifiques je me jette donc fin juin sur ce roman de Fante et me ramasse un uppercut givré comme un blizzard sous un cuisant soleil normand. Dès les premières pages, l’anti-héro romantique Arturo Bandini me cloue au sol. Très vite je dévore la suite de la tétralogie et, avant de me trouver en manque, demande au facteur de me livrer illico mes prochaines doses de poussière d’ange noir.

    La bombe Bandini, l’anti-héros Fante
    C’est la superbe et la lose, l’or et la fiante
    C’est la glace irradiante et le feu cosmique
    L’amour clanique et l’égoïsme atomique
    Un cœur infantile dégoulinant de miel
    Qu’engloutit la bouche d’un torrent de fiel
    Un cœur pétulant rivé dans un bunker
    L’Antéchrist et la Bible sur l’étagère
    L’ascèse et l’orgie aux noces de Cana
    Le baume des yeux et l’ire de Maria
    Un cul spectaculaire de nymphe noire
    Le braquemart vif d’un pédé de clébard
    Le poing sur la gueule et le doigt dans la fente
    Mais ô jamais de putain, rien que des saintes
    Julien Sorel, un calibre sur la tempe
    Un minable orgueilleux que la loi détrempe
    L’espoir d’un ciel bleu rital immaculé
    Qu’un ciel blanc de Colorado vient plomber
    Les lions dans la fosse, le rosaire qu’on ressasse
    Rêves de papier, désespoirs qu’on écosse
    Des anges et princesses tutoyant la poussière
    Des routes étoilées qu’éteint le désert…

    Ciao ami lecteur. Je vais me reprendre un fix.

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