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  • Les Saisons Volatiles (mardi 2 avril 2019)

    • Le 04/04/2019
    • Dans BABX

    J’étais hier soir à Sotteville-lès-Rouen, au dernier spectacle de Babx. Fagoté et coiffé comme un chanteur fou, lunaire professeur tourne-disque à son piano à queue au couvercle à miroir au reflet superbe, Babx m’a encore tourné la boule. De son monde déglingué d’enfer immergé et de paradis embrasé, il nous a rapporté un îlot post-apocalyptique pour amoureux romantiques et résistants, où volent les flocons de neige, les particules fines radioactives et les éventails de danseuses chinoises.
    La soirée a commencé par la présentation du fantasmagorique Saisons Volatiles, film somme de plus de 365 jours de vidéos de danseuses chinoises s'exerçant sous la fenêtre de l'appartement parisien du chanteur, mélange de documentaire et de fiction féerique, tableau de quatre saisons lynchéennes radieuses et irradiées, un univers beau-bizarre de 37 minutes dont Babx nous a fait la primeur et qui m'a laissé émerveillé. Puis les rideaux se sont fermés sur cette étrange rêverie le temps d'un entracte aux tables du caf'conc de la jolie salle du Trianon Transatlantique.
    En deuxième partie du spectacle, seul au piano, sans ses danseuses chinoises, la scène étant trop petite pour les accueillir, Babx a envoûté pendant une heure dix des chansons de ses albums précédents, débutant par l'électrique et tendu Il orage, faisant la part belle au Cristal Automatique, nous gratifiant de l'inédit et jazzy À Dinard (que j'espère sur le prochain album), terminant par les légères et délicieuses Rimes de Nougaro.
    Le spectacle terminé, Babx, toujours accessible et généreux, est descendu vers son public pour échanger quelques mots, sur ses chansons, qui ne sont pas spécialement obsédées par l'apocalypse, même si "c'est ce qu'on nous vend tous les jours" m'avoua-t'il. Puis nous avons échangé sur la réalisation du très lynchéen Saisons Volatiles pour lequel il n'avait pas cherché à faire du Lynch, bien qu'il aime beaucoup, lui aussi, l'autre David.
    Puis j’ai quitté le moderne solitaire troubadour avec le Cristal Automatique et Ascensions dédicacés, complétant les dédicaces des trois albums précédents, ainsi qu'une photo que je n'avais osé lui demandé jusqu'ici, et j’ai repris la route vers Bayeux, hasard étrange, sous les flocons de neige, prolongeant la rêverie éveillée des Saisons Volatiles.

    Merci Monsieur Babin.

    S.M. - 03.04.19

  • Il n'y a rien là-haut.

    Il n'y a rien là haut
    Ou alors l'écho de nos cris
    S'extrayant du tréfonds du puits
    Où les maîtres incinèrent nos vies.

    Rien au bout du portable
    Que nos dix doigts tenus en laisse,
    Notre liberté qui s'affaisse
    Et un Big Brother qui confesse.

    Rien au fond des biberons
    Si ce n'est le mercure assassin
    Qui ronge le cerveau des bambins
    Au sourire benêt des caprins.

    Rien au bout de l'aiguille
    Que ces onze vaccins délétères.
    Aux récalcitrants pères et mères :
    La justice vendue et les fers !

    Et cette Révolution
    D'un dictateur en herbe qui marche :
    Monsieur propre, Omo ou bien Dash ?
    Rien que salade, scarole et mâche.

    Rien au creux de la main
    Que pilules carmin et bleutée ;
    Pas plus que l'âpre vérité,
    Pas moins que des corps enchaînés.

    Rien en ce Black Friday
    Que des meutes de chiens de Pavlov,
    Des rivières de cerveaux sur off.
    Le Lay s'esclaffe ; c'est jour de teuf !

  • Souvenir de l'ivresse

    Tourne en boucle
    Tourne en boucle d'oreille
    À mes ouïes qu'émerveille
    Un brasier rouge groseille

    Tourne en boucle
    Le souvenir de l'ivresse
    De ces publics en liesse
    La raison qu'on dépèce

    Tourne en boucle
    Ce Feu! qu'on chantonne
    Qui défait qui dégomme
    D'un souffle d'harmonium

    Tourne en boucle
    Sur l'hiver bibendum
    Que le printemps assomme
    De pots de géraniums

  • Chanson d'Automne

    Dans ma chanson d'automne,
    J'ai mis le craquement du feu,
    Et sur les bruits furieux
    De la ville, du Chatterton.

    A feu la fée jasmin,
    Que tu enfouies sous les or,
    Le carmin, assassin!
    Et le cortège de tes morts,

    J'offre les nouveaux dandys
    D'une chanson poétique rock
    Élégante qui fleurit
    Dans un bien maigre paddock,

    Que les drones personnels
    Du lunaire David Babin,
    Perché haut sur son échelle,
    Survolaient, seuls séraphins.

    Bande à nouveau Bashung!
    Frémis Melody Nelson!
    En paquebot, en Boeing,
    Ils détonent, Feu! Chatterton!

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  • Cristal Automatique, BABX

    • Le 19/09/2015
    • Dans BABX

    MOI, LA POÉSIE, JE NE SAIS PAS CE QUE C'EST...
    Comme le dit Léo Ferré en ouverture du Cristal Automatique de Babx

    Moi, j'ai des envies d'X avec ma Bab'
    Quand j'écoute l'orageux Babin David.
    J'ai comme des envies de prendre mon pied,
    De décoller du sol de ses portées...

    De la peau! Hé! Zi-
    Dane! Peau de ces pi-
    Eds qui caressent, si
    Aimants, la peau li-
    Sse du ballon rond.
    Allez! Donne-m'en donc
    Un joli tronçon,
    Des agiles talons
    Aux orteilles du dieu
    Des pelouses. Mes cieux
    Seront plus radieux,
    Mon mur plus soyeux
    Orné d'une reli-
    Que que tous envient,
    Pieds-bots, bien lotis.
    Allez! Donne, Zouzi!

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  • Folies Ferroviaires

    Je transpire.
    Je transgoute.
    Ca s'rait pire
    Dans la soute.
    Incident
    Ferroviaire :
    Vieillissant
    Caténaire
    A fini
    Sa mission,
    Triste vie,
    Comme un con
    Allongé
    Sur la voie
    Desséchée
    Par le poids
    Du soleil
    Qui tournoie.
    Nous, ses oyes,
    Dans la poix
    Nous suivons
    Du regard,
    Moribonds,
    Les retards
    Annoncés
    Au tableau
    Relayé
    Par l'info
    De la dame
    Au micro.
    C'est Paname!
    Comme c'est beau
    Cette voix
    Salutaire
    Sur les voies
    Ferroviaires
    Qui nous tient
    Éveillés,
    Reptiliens
    Lézardés
    Comme la terre
    Assoiffée,
    Comme la pierre
    Désertée.
    Puis ça y est!
    Oui! Le train
    Est à quai!
    C'est la fin.
    Et BB
    Dans tout ça ?
    Oublié ?
    Les blablas
    Sur Trénet ?
    Aux calendes 
    Du Pirée ?
    Je demande
    Du bon cœur
    Aux Insus ;
    La touffeur
    Ça me tue.
    Quelles folies
    Ferroviaires!
    Trop flapies
    Les bergères.

     

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  • L'acrobate

    J'ai des chaussettes blanches
    Sur ma peau mate
    Je vole sur les planches
    Tel l'acrobate
    Posées sur les manches
    Quelques mainates
    Chantent les dimanches
    Pour les expat´
    De la vie pervenche
    Et incarnate
    J'ai quelques boutanches
    Whisky pur malt
    Et pour les nuits blanches
    Mille gigawatts
    Les sourires qui penchent
    Sur des cravates
    Dont les nœuds étanchent
    Les vues étroites
    C'est pour qu'ils calanchent
    Que je sulfate.

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  • Les Bleuets

    En habits de Trénet
    Accroc je croque BB
    N'importe où en auto
    En métro à vélo
    Un sourire de benêt
    Le cœur plein de gaité
    Je ne sais pas mon âge
    Ni ce qu'est d'être sage
    Je sifflote à cloche pied
    Dégaine langue et pied de nez
    À de gentils badauds
    Qui me tirent leur chapeau
    Ou montrent leur dentier
    Sur des gorges déployées
    D'un clown en héritage
    J'ai reçu un bagage
    De légions de bleuets
    Pour vous décorer.

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