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  • Christophe intime tour

    29.10.2013, 19h15, Caen, Eglise St Nicolas, bas-côté nord, entrée du transept, debout sur la plinthe de la  colonne, au-dessus de la foule assise, irradié par les lumières qui inondent le cœur, perdu au paradis, je me surprends à sourire aux anges. Pendant 2h15, seul au synthé, au piano, à la guitare classique ou électrique, Christophe Bevilacqua porte l’étoffe de Véga et éclaire d’un jour nouveau près d’un demi-siècle de chansons, des Marionnettes à Parle-lui de moi. Si ce soir j’ai pu avoir l’impression que la terre penchait, c’est que la petite fille du troisième a fait chavirer mon cœur de petit gars de tant de love, love, love ! Si noire fut la couleur des mots bleus de la señorita, ils flamboyèrent aussi dans ma testa rosa. Alors si ce soir La 5 rediffusait La Strada, Christophe a pris le temps de vivre pour son public – conquis - et lui payer une belle tranche de dolce vita. Pour tout ça : merci Christophe d’être venu !

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  • La Bombe Bandini !

    N°916 des Inrocks (19-25 juin 2013), je lis l’article sur John Fante, écrivain italo-américain né en 1909, auteur inconnu pour moi. Premier titre cité d’une œuvre jugée hors du commun par l’hebdo : Demande à la poussière (!!!). Le titre fait tilt dans mon cerveau délavé, cannibalisé, conditionné et rebaptisé à l’eau clair des fontaines de B.B. : « Vas y demande à la poussière » disait B.B. dans le diablement danceflooresque Qu’est-ce que ça peut faire. Par curiosité pour les losers magnifiques je me jette donc fin juin sur ce roman de Fante et me ramasse un uppercut givré comme un blizzard sous un cuisant soleil normand. Dès les premières pages, l’anti-héro romantique Arturo Bandini me cloue au sol. Très vite je dévore la suite de la tétralogie et, avant de me trouver en manque, demande au facteur de me livrer illico mes prochaines doses de poussière d’ange noir.

    La bombe Bandini, l’anti-héros Fante
    C’est la superbe et la lose, l’or et la fiante
    C’est la glace irradiante et le feu cosmique
    L’amour clanique et l’égoïsme atomique
    Un cœur infantile dégoulinant de miel
    Qu’engloutit la bouche d’un torrent de fiel
    Un cœur pétulant rivé dans un bunker
    L’Antéchrist et la Bible sur l’étagère
    L’ascèse et l’orgie aux noces de Cana
    Le baume des yeux et l’ire de Maria
    Un cul spectaculaire de nymphe noire
    Le braquemart vif d’un pédé de clébard
    Le poing sur la gueule et le doigt dans la fente
    Mais ô jamais de putain, rien que des saintes
    Julien Sorel, un calibre sur la tempe
    Un minable orgueilleux que la loi détrempe
    L’espoir d’un ciel bleu rital immaculé
    Qu’un ciel blanc de Colorado vient plomber
    Les lions dans la fosse, le rosaire qu’on ressasse
    Rêves de papier, désespoirs qu’on écosse
    Des anges et princesses tutoyant la poussière
    Des routes étoilées qu’éteint le désert…

    Ciao ami lecteur. Je vais me reprendre un fix.

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  • Fauve#

    Pris une claque olympique sur Deezer en découvrant Blizzard, l’EP de Fauve#.

    Fauve #, c’est l’érection dans la nuit noire au réveil halluciné, encore fasciné par ce rêve criard dont l’on peine à s’arracher, les draps mouillés, la peau nue et trempée de ce rêve humide qui nous retient encore pour mieux nous crier d’exister.
    C’est la chasse à mort peinte sur les parois des grottes, la lumière originelle qui procède de la nuit, la course sur le vent sans retour.
    C’est la gifle cinglante d’un putain d’hiver monté en neige que le printemps souffle d’un crachat nouveau, dispersant les flocons en photons éblouissants. C’est le fauve qui lacère la peau pour mieux faire couler le breuvage d’un sillon neuf. C’est la caresse rugueuse du monolithe noir de l’urgence, le messie dans les habits du fléau, le Verbe dans le blizzard. La vie enragée.

    Et Fauve# dit : Que le blizzard souffle. Et le blizzard m’a soufflé.

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  • Mai en hiver

    C’est mai en hiver
    Du bonheur éclair
    Aux joies buissonnières
    Des trompeurs éthers
    Au ciel de carrière
    Volent hétérocères

    C’est mai en hiver
    Deux pas en arrière
    Vers l’âge de fer
    On lave au Karcher
    Les traces d’hier
    Sourire à l’envers

    C’est mai en hiver
    Presque un froid polaire
    Loin des luminaires
    Dont on n’a que l’air
    Comme singe en hiver
    La grimace amère

    C’est mai en hiver
    Humeur délétère
    Un souffle glaciaire
    Parcourt nos artères
    Le fouet des galères
    Serait-il plus vert ?

    C’est mai en hiver
    De Bahia au Caire
    Plus de moustiquaire
    Paris insulaire
    Pleure son grand-père
    Révolutionnaire

    C’est mai en hiver
    Déjà les Cerbère
    La bise côtière
    Niçois vocifèrent
    Et veillent aux manières
    Des fourmis grégaires

    C’est triste l’hiver
    Quand l’oiseau en l’air
    Moustaki enserre
    D’un rayon solaire
    Loin des lampadaires
    C’est mai en hiver.

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  • Nathalie

    • Le 06/05/2013

    Sans doute amie de vingt ans
    Et autant que tu m’épates
    Avec tes fidèles cartes
    Que tous les 8 mars j’attends,
    Doigts empressés, yeux gourmands.
    Quand la délicieuse Emma
    T’amène en nuisette à moi
    Devant ma chambre d’antan,
    C’est un amour de vingt ans
    Qui me découvre en émoi
    Tel un jeune loup des bois
    Guettant son chaperon blanc.
    Tes cartes d’anniversaire
    Se fantasment en billets doux,
    Moi en gentil petit pou
    Dans ta forêt capillaire.
    Aux mots de toutes tes cartes
    Que je bois jusqu’à la lie,
    A tes amours, tes lubies,
    A nos amours ma Chère Nath’ !
    Reprenons en pour vingt ans
    De tes sourires écarlates
    De mes french kiss pour l’épate !
    A tes 41 ans !

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  • Le Bleu et le Noir

    Lundi 29 avril 2013. Aujourd’hui j’ai été ému par la beauté du bleu et du noir se confrontant en ouvrant le dernier album d’Alex Beaupain, ce bleu qu’il se refuse à vivre ou juste dans de furtives ondées blanches parce que la nuit obscure a emporté son seul amour possible. Sur la pochette, c’est en blanc que sont écrits le prénom et le nom du chanteur esseulé, couleur de la pureté, de l’écume des jours passés, inertes.
    Puis en écoutant Alex Beaupain j’ai ouvert les yeux sur le dernier ouvrage de Michel Houellebecq - acheté en même temps - et les 6 vers de son premier poème, lapidaire, tranchant comme un éclair d’ébène dans le jour blanc : 

    Par la mort du plus pur
    Toute joie est invalidée
    La poitrine est comme évidée
    Et l’œil en tout connaît l’obscur

    J’ai dîné. Ensuite je suis parti pour mon ciné habituel voir le dernier ofni du génial bricoloufoque Michel Gondry. Après avoir adoré la croquifondante Amélie Poulain, je n’ai pas été surpris que la pétillante Audrey tatoue la pellicule de cette jolie loufoquerie romanticodramatique.
    Sur le générique de fin, Loane revisite doucement la chanson de France Gall Mais, aime-la. Quel trouble en entendant les paroles ! L’amour est noir ou bleu/il est indécis/il décide en un jour de toute une vie chante la délicieuse Loane. J’ai quitté la poitrine évidée d’Audrey et le monde obscur de Romain.
    En sortant de la salle obscure, mes yeux se sont ouverts sur l’affiche du film. Romain Duris, costume sombre, et Audrey Tautou, robe blanche, sont heureux, immergés dans l’eau bleue. Le titre du film, L’écume des jours, glisse sur l’affiche comme une ondée blanche.
    Je suis rentré retrouver ma plume et Houellebecq.

    Il faut quelques secondes
    Pour effacer un monde

    sont les derniers vers de son poème éclair d’ébène.

    Il était tentant de voir un signe - bon ou malin - à ce concours hasardeux de dantesques triolets colorés. Noir infernal, bleu paradisiaque ou blanc expiatoire : j’y ai vu le temps du choix.

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  • Amuse-bouches

    J’ai découvert ce soir la gourmande photo du prochain album de la fille de l'après-midi. J’ai l’eau à la bouche.

    Photo pour boite de chocolats ?
    Je fonds comme friandise en bouche.
    Noir bandeau pour nuit d’ébats ?
    Des langues bruissent sous la douche.

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  • Le temps de l'aventure

    Un Paris sans âge, ou de tous les âges. Un Paris immortel, définitivement ville la plus romantique au monde. La ville de tous les théâtres mais où le réel sait aussi vous rattrapper, vous faire perdre l'équilibre pour en définitive sertir deux coeurs jusqu'ici brinqueballant. Un film d'une grande délicatesse sur la musique des corps et des âmes, un film sur lequel Wong Kar Wai a soufflé un peu de sa sensualité pour faire voler les rideaux d'une chambre à jamais hantée par les caresses et les murmures.
    J'ai vibré.
    Merci Jérôme Bonnell.

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